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Thomas B. Reverdy

Biographie

Le grand secours

    Il est 7 h 30, sur le pont de Bondy, au-dessus du canal. C’est un de ces lundis de janvier où l’on s’attend à ce qu’il neige, même si ce n’est plus arrivé depuis très longtemps. Sous l’autoroute A3 qui enjambe le paysage, un carrefour monstrueux, tentaculaire, sera bientôt le théâtre d’unealtercation dont les conséquences vont enfler comme un orage, jusqu’à devenir une émeute capable de tout renverser. Nous la voyons grossir depuis le lycée voisin où nous suivons, au fil des cours et des récréations, la vie et le destin de Mo et de Sara, de leurs amis, mais aussi de Candice, la prof de théâtre, de ses collègues et de Paul, l’écrivain qu’elle a fait venir pour un atelier d’écriture.

    Tout au long de cette journée fatidique, chacun d’entre eux devra réinventer le sens de sa liberté, dans un ultime sursaut de vie.

      Avec une maîtrise romanesque admirable, chaque chapitre enclenché dans le suivant comme dans un engrenage, Reverdy met au jour la mécanique du désastre collectif avec un souffîe et une poésie homérique.

      Le Figaro littéraire

      Le Grand secours

      Le tout forme ainsi le roman foisonnant de la fin de notre monde, qui est aussi une démonstration magistrale de la puissance de la fiction

      Télérama (TTT)

      Climax

      Thomas B. Reverdy, de sa plume superbe, dit son admiration pour ces gamins oubliés, à qui on ne savait que promettre.

      Le Figaro Magazine

      Il était une ville

      Thomas B. Reverdy témoigne d’un remarquable talent de metteur en scène dans ce roman qui orchestre l’oscillation entre les menaces et les promesses, braque sur ses protagonistes une lumière alternativement crue et douce, use avec justesse de la musique pour faire entendre des échos d’aujourd’hui dans une évocation d’hier.

      Le Monde des Livres

      L'hiver du mécontentement

      Biographie

      Né en 1974.

      Enfance heureuse. Éducation éclairée, humaniste.

      Mon grand-père, Jean Reverdy, fut collaborateur de Le Corbusier, puis de Jean Prouvé. Ayant dépensé un peu de sa jeunesse et de ses talents d’ingénieur à construire la ligne Maginot, il rejoignit «Corbu» à Paris, lui proposant ses services pour rien, après avoir lu le Modulor. Au cours de sa carrière d’ingénieur, il inventa notamment les structures irriguées qui permirent de construire les premiers buildings à armature métallique résistant à la déformation par le feu, en cas d’incendie. La chose fut testée sur la place de son petit village de Dordogne avec le concours d’un cousin, bricoleur de génie, et des pompiers volontaires de la commune. C’était une autre époque du progrès. Se sachant vieillir plus vite que je ne grandissais, il entreprit à ma naissance de m’écrire une «lettre» dont me restent depuis sa mort 18 classeurs de 500 pages, emplis d’une belle écriture au feutre et de dessins, où il «empila», jour après jour, souvenirs et réflexions que lui inspiraient la marche du monde ou mes premiers pas.

      Ma mère était professeur d’économie politique au CNAM, où elle fut longtemps l’assistante de Jean Fourastier, avec lequel elle réalisa, entre autres, une étude de l’évolution des prix au XIXe siècle à travers La Condition humaine de Balzac, et une autre sur l’invention du marché de l’art moderne à travers l’école de Barbizon. C’était une autre époque de l’économie, où il s’agissait encore d’observer, de lire et de penser. Le CAC 40 n’existait même pas. Elle me laissa orphelin à 19 ans, avant qu’on ait eu le temps d’en discuter vraiment. Me restaient sa thèse, des articles, des photos de danse et une bibliothèque.

      Je crois qu’on écrit des lettres pour les vivants, et puis des livres pour les morts.

       

      Romans

      Mes trois premiers romans, La montée des eaux (Seuil 2003, Points 2010), Le ciel pour mémoire (Seuil, 2005) et Les derniers feux (Seuil, 2008), constituent une sorte de cycle. Ce sont, si l’on veut, des romans de formation. Ils racontent les errances du souvenir, le deuil, l’amitié aussi, la «bande de potes» avec qui tenter de tout oublier, faire la fête en luttant pour que l’enfance ne passe pas, dans un présent qui se fissure, où se multiplient les disparitions et les petites trahisons de la mémoire. Les derniers feux ont obtenu, en 2008, le Prix Valery Larbaud. Peu à peu je suis devenu écrivain. J’ai liquidé ma biographie, mon être social, je lui ai donné une forme, des mots, je l’ai transformé en style. Ne restent plus de mon enfance que ces trois romans. Mots pour mots. Rangés avec ceux de mes chers disparus.

      En 2010, j’ai ainsi inauguré avec l‘Envers du monde un nouveau travail romanesque dont l’intrigue, l’architecture et les personnages empruntaient au roman noir. Il s’est poursuivi en 2013 par Les évaporés, roman dont l’action se situe au Japon et que j’ai eu la chance d’écrire en résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto, où j’ai séjourné de janvier à août 2012. Ce travail se poursuit avec Il était une ville, dont l’action est située dans la ville de Detroit, Michigan, en proie à la faillite du système bancaire, suite à la crise des surprimes de 2008. Les Évaporés obtint le Grand Prix Thyde Monnier de la SGDL, ainsi que le prix Joseph Kessel – Étonnants Voyageurs. Il était une ville reçut le prix des Libraires 2016.

      L’année suivante vit la parution d’un curieux livre dialogué, à mi-chemin de l’histoire et du romanesque, écrit en duo avec l’ami Sylvain Venayre dans le sillage d’effroi des attentats qui ébranlèrent alors la France : Le Jardin des colonies.

      De New York à Fukushima puis à Detroit, je traquai les catastrophes qui traversent notre époque et décidai d’en explorer les origines, à travers le basculement dans l’ultra-libéralisme qui marqua la fin des utopies hippies et l’entrée fracassante dans le « thatchérisme » des années 80. L’Hiver du mécontentement, qui retrace l’élection de la dame de fer, au terme d’un long hiver de grèves, en 1979 – la dernière année du punk-rock, a obtenu en 2018 le prix Interallié. Climax, publié en août 2021, observe les conséquences de l’avidité humaine et s’attaque à la catastrophe engendrée par le réchauffement climatique.

      La fiction dit le monde, permet de le comprendre mieux, de le combattre aussi.

      En 2023, avec Le Grand secours, je réunis pour la première fois, au bout de 20 ans, mes « deux vies », parce que c’est sans doute le professeur envoyé, jeune agrégé, en banlieue parisienne, qui a éveillé peu à peu chez l’écrivain une certaine attention au réel, et aux combats auxquels il nous engage.

      Autres textes

      En 2009, avec Martin Page, nous avons publié un recueil de préfaces écrites par une quarantaine d’auteurs français, à des livres qui avaient marqué leur parcours de lecteur ou d’écrivain: Collection irraisonnée de préfaces à des livres fétiches, éditions Intervalles. Ce fut une expérience jubilatoire. Tous les amis contactés se sont pliés à l’exercice avec une sincérité et une modestie remarquables. Chacun était heureux de livrer là une part importante, intime, de lui-même, avec l’espoir de servir un texte qu’il avait aimé. Comme un orchestre, un groupe, une troupe d’interprètes plus que d’auteurs. C’est un très beau livre pour qui recherche des conseils de lecture.

      J’ai également réalisé les photos d’un curieux livre d’histoire, aussi singulier que passionnant: Le dossier Bertrand, jeux d’histoire, Manuella éditions. Celui-ci réunissait autour d’un «jeu» les historiens Philippe Artières, Anne-Emmanuelle Demartini, Dominique Kalifa, Stéphane Michonneau, Sylvain Venayre. Pourtant je ne suis pas photographe.

      En 2014, j’ai eu la chance d’écrire pour les éditions Christian Bourgois une préface à la réédition en volume des trois premiers romans de Richard Brautigan, auteur à qui je dois beaucoup et qui m’accompagne depuis de nombreuses années. Je ne peux qu’en recommander la lecture et la relecture. J’ai reconduit cet exercice d’admiration joyeuse en préfaçant pour Points Seuil L’Avortement, du même Richard Brautigan. J’eus le même genre de bonheur en préfaçant dans son édition anniversaire des aventures de Corto Maltese La Maison dorée de Samarkande, de Hugo Pratt.

      En 2019, alors que le gouffre de Padirac fêtait les 130 ans de sa découverte, j’eus l’occasion d’accompagner le catalogue de l’exposition de photographies de Robert Doisneau, accueillie par le site. Je renouai pour l’occasion avec l’histoire et la géographie familiales, et retrouvai mes chers disparus dans les photos du maître.

       

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